Affiche de propagande soviétique datée de 1930 et intitulée "Coopération". Anonyme.
Crédit : Photo12/Picture Alliance/Photoshot

A l'issue de la Révolution russe de 1917, les bolcheviks de Lénine prennent le pouvoir. C'est alors qu'il leur faut conquérir les esprits. Grâce à la conjugaison d'un prolétariat en quête de revanche sociale, et de jeunes artistes engagés (Dmitri Moor, Dmitri Melnikov, etc), les bolcheviks inondent l'espace public d'affiches véhiculant des valeurs de discipline, de fermeté et de patriotisme exacerbé. Dans cette guerre des images, les ennemis sont tout désignés : le capitalisme, la religion ou encore toute forme d'impérialisme. Ainsi l'affiche de propagande soviétique se veut percutante, fédératrice, et entend persuader les populations que "la lueur venue de l'est" est bel et bien la perspective d'une refonte de l'humanité et d'un avenir radieux.
 

L'affiche comme arme de persuasion d'un peuple
ou la propagande révolutionnaire des années 20

Destinées à s'adresser à une population majoritairement illettrée, les affiches de propagande soviétique des années 20 arborent des couleurs tranchées (rouge, noir, blanc) et des slogans simples. En pleine guerre civile, la propagande soviétique révolutionnaire veille à maintenir le moral des troupes : les messages qui y sont véhiculés apostrophent directement les combattants afin de maintenir leur adhésion à l'idéologie communiste. De l'autre côté, les affiches s'adressent aussi aux civils : tout en empruntant les codes iconographiques traditionnels du monde ouvrier, elles les enjoignent à rejeter toute forme d'autorité dans le travail.
 

Dès la fin des années 30, et tout comme il l'avait fait dans les années 20, le régime soviétique mobilise d'énormes ressources pour diffuser une propagande destinée à motiver ses troupes dans son combat contre le régime nazi. L'affiche est à nouveau utilisée comme un outil de propagande redoutable pour parvenir à la victoire de cette Grande Guerre patriotique. La Patrie y est alors représentée pleine de romantisme et les visages sont emprunts de rage, de souffrance et de détermination.